Exposition
« Quelque chose de l’ordre de la dévotion ». C’est ainsi que Rahel Oberhummer définit l’attention quasi animiste qu’elle porte aux écosystèmes impactés par l’espèce humaine. Si elle n’en est encore qu’à ses débuts, Unearthed, le travail qu’elle a mené, en collaboration avec des scientifiques, sur les micro organismes vivant dans le pergélisol a déjà été très remarqué. Ces formes de vie « réveillée » s’y révèlent aussi séduisantes qu’inquiétantes. Avec Traces of Disappearance, c’est une ode aux glaciers disparus qu’elle compose en forme de « monument et témoin ». Une marée de petites stèles commémoratives faites de chutes de marbre de diverses nuances de blanc y sont dressées comme des bris de glace en train de sombrer. Selon une étude de l’EPFZ, le volume des glaciers en Suisse a diminué de moitié entre 1931 et 2016. Et le phénomène s’accélère encore. Avec l’aide du Dr Andreas Bauder, chercheur, elle cristallise l’histoire et le nombre exorbitant des glaciers perdus à jamais.
Née à Loèche-les-Bains (*1991), Rahel Oberhummer a accompli des études très internationales : Billy Blue College of Design Sydney AU, Hochschule für Kunst und Design à Lucerne, Royal Danisch Academy KADK Copenhague et HEAD de Genève, avec un Prix HEAD 2017. A l’intersection de l’art et de la science, elle travaille en chercheuse avec des experts des domaines qui l’intéressent. Elle vit à Vevey.
Rahel Oberhummer, Traces of Disappearance, 2024 © Bernisches Historisches Museum. Photo: Christine Moor