Exposition
Aussi réaliste dans sa topographie centrée sur le sommet du Wetterhorn que romantique dans son esthétique portée par les frissons du sublime, Le glacier de Rosenlaui, dans le canton de Berne, en Suisse de François Diday est exposé avec succès au Salon de Paris de 1841 où les particularismes des écoles régionales sont très prisés. Le canton de Vaud le réserve d’emblée pour son Musée des beaux-arts. L’année suivante, c’est pour Le lac de Brienz que le peintre sera récompensé d’une médaille d’or et de la Légion d’honneur.
A l’arrière-plan, son glacier que la nature grandiose et l’orage menaçant rendent quasi inaccessible se présente ici dans toute la solennité de la mise en scène en clair-obscur du paysage classique. A partir d’études réalisées sur le motif, les tableaux monumentaux de Diday se déploient comme des décors de théâtre alpins. Il aime à y déchaîner les éléments sous des ciels ténébreux entre pics vertigineux, arbres déracinés, torrents impétueux et personnages lilliputiens.
Né et mort à Genève (1802-1877), François Diday se forme à l’école de la Société des arts de Genève, puis à Paris dans l’atelier d’Antoine-Jean Gros. Vers 1830, il ouvre son propre atelier à Genève, initie de jeunes peintres (tel Alexandre Calame, son ami et rival) et se consacre à l’exaltation romantique du paysage alpestre helvétique dont il devient le chef de file reconnu dans toute l’Europe.
Vue de salle, © MCBA, Jonas Hänggi
François Diday, Le glacier du Rosenlaui, 1841. Huile sur toile, 200 × 259 cm. Acquisition, 1842 © Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne